Pour faire résonance avec la projection de « Donkey Boy » passé il y a quelque temps au KinoKlub Anarchiste, voici le film qui fit révélation pour ce réalisateur bien barré, connu pour avoir écrit le scénario de KIDS !

GUMMO, Harmony Korine
États-unis, 1997, 89′
Anglais sous-titres anglais

Le film s’attache plus particulièrement à la vie de deux adolescents livrés à eux-mêmes, Solomon et Tummler, qui passent leur temps à tuer des chats pour les vendre à un boucher ou à sniffer de la colle. Sans véritable intrigue, d’autres personnages tout aussi marginaux et déjantés émaillent le récit, comme deux sœurs aux cheveux décolorés ou encore la famille qui encourage ses enfants à faire des combats de boxe dans leur cuisine, le tout avec toujours de nombreuses canettes de bière. Un autre garçon, portant de grandes oreilles de lapin, Bunny Boy, traverse le film d’une manière énigmatique, jouant de l’accordéon ou urinant du haut d’un pont sur les voitures.

Entre images de violence gratuite et moments de la vie quotidienne étrangement décalés, le réalisateur met en scène des Américains en perte de repères. Le film semble rendre hommage aux oubliés de la société américaine et une certaine poésie se dégage, soutenue par une bande-son hétéroclite, mêlant à la fois des ballades traditionnelles américaines à la musique Metal. Clin d’œil au public, Harmony Korine se glisse même dans son propre film, en incarnant un jeune homme complètement saoul, réclamant désespérément de l’affection mais sans recevoir ce qu’il attend de l’autre personnage…

Deuxième séance de ce petit cycle en plein air avec un porno-documentaire berlinois qui suit un communauté queer en quête d’espaces libres. Tendre et décomplexé à la fois, intime et libertaire, ce film explore une sexualité qui laisse place au désir et qui incite à la rencontre des corps sans distinctions.

WHEN WE ARE TOGETHER WE CAN BE EVERYWHERE, Marit Östberg/em>
Allemagne, 2015, 65′
Anglais sans sous-titres

Première séance de cette deuxième édition du MASZKOVITCH PORN KINOKLUB qui rend hommage aux sexualités, sans frontières de genre ni d’orientation, ce sera en plein air si le temps le permet. Quatre films autour de la thématique du plaisir, en solitaire ou à deux, dans la nature ou dans un espace clos, avec une petite touche de nostalgie induite par le souvenir et le manque de la personne aimée. Ce programme intitulé CONNEXIONS explore les liens tissés entre les êtres et les relations aux corps qu’elles peuvent entretenir, en fonction des éléments intérieurs et extérieurs.

CONNECTIONS – COURTS MÉTRAGES

BELLE DU NATURE, Maria Beatty
France, 2009, 11′
Sans parole

ECOSEXUAL, Antonio Da Silva
UK, 2015, 12’
Version originale anglaise

LONELY, Konstantinos Menelaou
UK 2014, 4′
Version originale anglaise

ORAL ORGASM, Nico Bertrand
Espagne, 2015, 14’
Sans parole

Le grand rêve du comité de projeter du PORNO en plein air se concrétise enfin ! Pour ce grand événement, le KinoKlub propose un cocktail de films varié et peu commun pour faire honneur à un genre trop peu exploité, trop peu diffusé. Je ne parle pas de Gonzo mainstream matraquant continuellement les mêmes schémas avilissants, mais de Porno qui rend hommage aux sexualités sans frontières de genre ni d’orientation à travers plusieurs programmes de longs et courts-métrages récents. C’est la deuxième édition du MASZKOVITCH PORN KINO KLUB proposant de revisiter nos conceptions sur le sexe. Oui ! Chaque baise et une fête !

Mardi 10, 17 et 24 Mai 2016. Programme dévoilé au fur et à mesure.

Le KinoKlub propose pour terminer ce cycle PORNO une œuvre déroutante mais très touchante à la fois avec un film réalisé par un maître de la littérature déviante japonaise qui prend le point de vue d’une jeune femme pratiquant le sadomasochisme dans une société japonaise du début des années 90.

Tokyo Decadence Ryū Murakami

France, 1992, 113 min
Avec : Miho Nikaido, Sayoko Amano, Tenmei Kano
Version originale japonaise, sous-titres français

Ai, jeune japonaise romantique, rêve du grand amour et se fait aider par une voyante qui lui fait faire des choses qui semblerait plutôt farfelue à première vue. Ai est aussi une escort girl spécialisée dans les relations sadomasochistes qui se soumet aux désirs les plus extravagants de sa clientèle.

Ryū Murakami, de son vrai nom Ryūnosuke Murakami est un écrivain très prolifique et très exporté (à ne pas confondre avec Haruki Murakami). Il a publié une trentaine de livres dont les plus célèbres sont ses deux premiers romans, « Bleu presque transparent » qui retrace quelques jours de la vie d’un groupe d’adolescents, entre sexe, drogue et rock, et « Les Bébés de la consigne automatique ». Autres œuvres notoires: Miso Soup ou l’histoire d’un pervers meurtirer et sa fameuse trilogie de la mort avec Ecstasy, Melancholia et Thanatos, qui mélange allégrement amour sexe et drogues.

Document militant de Virginie Despentes (Baise-moi, King Kong Theorie) proposant des entretiens avec notamment Lydia Lunch, Quimera Rosa, Maria Beatty, personnalités que le KinoKlub affectionne tout particulièrement, mais aussi avec Madison Young qui a illuminé notre public dans Too Much Pussy!.

MUTANTES Virginie Despentes

France, 2009, 90 min
Avec : Quimera Rosa, Lydia Lunch, Madison Young, Maria Beatty, Catherine Breillat, …
Version originale française, sous-titres anglais

Constitué d’une série d’entretiens réalisés aux États-Unis, à Paris ou à Barcelone auprès d’artistes, théoriciennes, activistes queer, et de documents d’archives autour de l’action politique des travailleuses du sexe et de performances d’un nouveau genre, MUTANTES dessine les contours d’un féminisme, dont on a peu parlé, qui revendique une liberté sexuelle totale, à l’instar du mouvement féministe « pro-sexe » né dans les années 80 aux États-Unis.

Virginie Despentes: «Le féminisme français est bien trop bourgeois». MUTANTES tranche définitivement avec le discours ambiant.

Too much Pussy!, Feminist Sluts, A Queer X Show, Émilie Jouvet

France, 2010, 80 min
Avec : Dj Metzgereischnitzlbaumer / Ena Lind, Judy Minx, Mad Kate / Kathryn Fischer. Madison Young, Sadie Lune, Wendy Delorme
Version originale française

Un road-movie documentaire suivant la tournée de travailleuses du sexe et performeuses queers nord-américaines et européennes. Entre routes et coulisses, entre squats et boites de nuit, voyage à travers un univers de corps en luttes pour les identités qu’ils portent. Art performatif, féminisme pro-sexe, post-pornographie au programme de cette œuvre qui explore au delà des limites des genres et des sexualités.

Retour en force du comité pour ces derniers jours de l’année avec un programme POST-PORNO sur trois séances. Pas de gonzo ni de domination phallique, plutôt une attention sur une vague de films proposant des formes nouvelles de plaisir sexuel, considérant notamment le regard féminin. Contre les éducations sexuelles faites à coups de porno mainstream, le KINOKLUB propose de revisiter nos conceptions sur la baise et l’émancipation sexuelle avec le travail de deux réalisatrices françaises et une surprise finale japonisante.

Ce sera les mardis 8, 15 et 22 Décembre 2015. Programme dévoilé au fur et à mesure.

Le comité du KINOKLUB a été renversé! Un groupuscule anarchiste a pris momentanément les commandes du nouveau KINOKLUB avec une programmation qui échappe au contrôle de l’ancien comité. Aux dernières nouvelles, le Dictateur Fondateur Maszkovitch 1er est toujours en fuite. Avant de disparaître il avait laissé entendre qu’il reviendra mettre de l’ordre dans ce bordel inacceptable.

Le KINOKLUB est mort ! Vive le KINOKLUB !

L’été arrive à sa fin, pour terminer cinq saisons en beauté le KinoKlub propose une ultime session au cinéma Spoutnik pour découvrir une oeuvre étrange et hypnotisante faisant cohabiter des espaces narratifs dans le désert alliant spiritualité, témoignages intimes, écologie, et considérations socio-politiques.

Eden’s Edge, Gerhard Treml et Leo Calice

Autriche-États-Unis, 2015, 61 min
Avec : Office for Narrative Landscape Design (ONLSD)
Version originale sous-titrée français

Né d’une exposition lancée par l’Office for Narrative Landscape Design (ONLSD), le film, (en images de synthèse), se compose de neuf récits de vie, chacun prenant place à l’intérieur d’un paysage aérien spécifique au désert californien. Neuf plans fixes recréés en animation interrogent tour à tour les formes narratives du paysage et les rythmes qui le composent, tout en faisant écho aux différents récits qui y prennent place. Les personnages, minuscules depuis la hauteur d’où nous les voyons, se déplacent lentement d’un point à l’autre du plan, pendant que leur voix, en off, monologue sur leur vie passée.

Un chaman ancien agent de la CIA, une mécanicienne achetant un carrousel pour distraire son amant ou encore un ancien journaliste ayant découvert la pierre philosophale, portent un regard rétrospectifs sur leurs expériences de vie, leurs engagements, leurs déceptions, leurs relations aux autres. Le rythme des monologues, questionnements introspectifs prenant comme objet des expériences mystiques, (ou) psychologiques passées, couplé à l’esthétique travaillée des plans, nous hypnotisent. (texte Cinéma Spoutnik)